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mercredi 26 juin 2013

Le restaurant Guy Savoy, trois étoiles à Paris

Faut-il encore présenter Guy Savoy ? Nous avons décidé de  découvrir sa cuisine dans son restaurant éponyme  triplement étoilé  à Paris au déjeuner (menu à 110 euros). Le lieu est discret et sinueux, plein de petits salons environnés d’arts contemporains  où des hommes d’affaires discutent politique et business tout en trempant -l’œil luisant de gourmandise- leur brioche truffée dans la fameuse soupe d’artichaut à la truffe... Mais on s’y sent tout de suite très à son aise, le service souriant sans être obséquieux, amical sans être familier est très agréable !
Dès que nous nous asseyons, arrive aussitôt un apéritif et des toasts de foie gras suivis d’une crème de céleri et radis sous laquelle se cache malicieusement une tartelette aux radis et à la crème. Ces mises en bouche éveillent tendrement les papilles et nous plonge dans un univers ancré dans la terre.
 

 
 

Le chariot de pain est juste incroyable, il est impossible de goûter à toutes les sortes de pains proposés, le pain à l’abricot ou la fougasse à l’huile d’olive sont à eux seule une friandise. Comme nous hésitions avec 2 entrées, le service nous propose de nous servir les deux entrées en portion dégustation. La première entrée est un jeu de texture sur le petit pois dans tous ses états ! Trempez la cuillère et vous aurez du petit pois en gelé, liquide, mousseux, entier qui craque sous la dent se mélangeant avec l’onctuosité de l’œuf cuit mollet. Il y a aussi un contraste de température suivant les textures, nous sommes surpris par tant de puissance de la part d’un petit pois ! Cette entrée est une fausse simplicité, on y redécouvre des goûts paysans retravaillés avec élégance qui semble être la signature du chef.


 


Nous ne pouvions repartir sans avoir goûter à la célèbre soupe d’artichaut à la truffe accompagné de sa brioche aux champignons et au beurre de truffe.  C’est une entrée emblématique mais qui mérite son emblème ! C’est un véritable dessert : la brioche tiède et feuilletée gonflée de soupe à l’artichaut et  de  truffe croustille et fond sous la langue... C’est un mélange de douceur et de puissance, de rusticité et de noblesse.  La truffe, imbibée d’artichaut explose de saveurs et a une grande longueur en bouche.

 

 

Nous avons choisis de nous partager deux plats. Tout d’abord « le saumon figé sur la glace, consommé brûlant, perles de citrons ». Cet énoncé laisse rêveur et nous assistons à la préparation du saumon qui est retourné sur la glace carbonique avec du citron caviar. Ensuite il est déposé dans une assiette brûlante avec un bouillon. Le contraste de température provoque une cuisson très particulière, difficile à définir. Le poisson est cuit et cru à la fois, fondant et moelleux. Le bouillon et le citron caviar mêlés à la chair du poisson sont un voyage inattendu, océanique, léger et acide. C’est une saveur unique ! Toutefois, si nous devions faire un petit reproche, cela serait peut-être un manque d’accompagnement,  mais c’est certainement le parti pris de mettre en valeur avant tout le produit.

 


 

 
Ensuite, nous avons goûté  « le veau, racines, feuilles et fleurs ».  Ce plat est une palette de couleur,  très ludique ! Le veau est décliné en rôti, en ris et Guy Savoy a réussi même à me faire goûter et aimer pour  la première fois la tête de veau  délicieusement croustillante en dés ! C’est un plat qui rappelle un jardin sauvage et floral. Le navet et le radis, bien qu’ayant gardé leur goût naturellement un peu amer sont fondants et le laquage aux fleurs de « Sakura » leur apporte une douceur et une élégance étonnante. Les pommes de terre confites et le sabayon sont d’une gourmandise enfantine.
 
 
 
 


Passionnés de  gastronomie sucrée, nous n’avons pas été déçus ! Arrive d’abord une île flottante dans une cuillère  à dévorer d’une bouchée et une meringue qui révèle la surprise d’un jus de mangue.
 



Voici le « Noir », un dessert visuellement très épuré mais au goût d’une puissance et d’une originalité très agréable et rafraichissant.  Le cacao a une longueur en bouche qui va de la douceur en passant par le poivre et les épices,  jusqu’à l’acide et le boisé. Des écorces de citrons verts s’entremêlent délicieusement à la ganache et au biscuit. Un petit voyage dans une forêt exotique…

 

 

 


Enfin, voici le fondant chocolat au pralin feuilleté et crème chicorée…Dessert très graphique qui réinterprète le royal ! Mélange de textures entre le croustillant, le moelleux et le mousseux  avec une pointe d’amertume très agréable.


 

 

Mais c’est loin d’être fini ! Comme dans un rêve d’enfance, nous goûtons à la profusion de desserts  d’un charriot d’autrefois, d’un temps de conte de fée : sorbet à la fraise, sorbet au lait d’amande, glaces au chocolat, au caramel beurre salé, à la vanille fraîche ou à la pistache, riz au lait à la praline rose, mousse au chocolat, guimauves à la cacahuète,  aux amandes ou au citron, macarons, cheesecake, tarte au chocolat et clafoutis à la cerise ! Une tasse de thé vert à la menthe accompagnée de florentins, d’une glace au thé bergamote et de biscuits fruités... Nous finissons ce repas pantagruélique par un festin sucré qui comme un clin d’œil dans ce décor contemporain rempli de messieurs sérieux en cravate, nous rappelle que nous sommes tous restés des enfants.
 
 
 

 
 
 
 
 

 


 



 
 

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