Libellés

lundi 30 décembre 2013

Passage 53


Le secret que je recherche est enfoui sous un pétale de chou-fleur et un calamar nacré à peine saisi...
Je m’étais déjà perdue dans les passages couverts un peu surannés de Paris et je m’étais trouvée nez à nez avec ce restaurant discret et mystérieux qui venait tout juste d’avoir deux étoiles.
Tout de suite, ce fut le coup de foudre ! Mais, y découvre -t-on toujours cette liberté douce et audacieuse des premières fois ?
L’emblème : le monochrome de « blanc » : chou-fleur, calamar et crème de chou-fleur au goût si doux et fin…
Mais aussi le chef japonais Shinichi Sato a su nous surprendre avec d’autres créations (je n’ai pas tout mis !) :
L’oursin...
Saint jacques, agrumes
Turbot, perle à l’encre de seiche, coquillages
Le foie gras de la mer : radis, jus de palourde
Veau de chez Desnoyer , racine, ravioli potimarron, truffe blanche
Crème brûlée florale, églantine, sucre papier
Litchi et fleurs
Mont blanc réinventé
Chocolat et caramel
L’obsession du blanc, une délicatesse infinie qui coule en nous comme un poème. Chaque petit plat du menu dégustation me fait penser à un haïku !  Haïkaï signifie  "poèmes libres" en japonais et désignait à l’époque médiévale des tanka en liberté, échappés de la surveillance impériale... Echappez un instant à la réalité  tout en fraicheur,  candeur et légèreté !
Pari tenu, on y ressort un peu pompette… sans même y avoir bu ! hic !
Ataraxie sidérale 

lundi 9 décembre 2013

Akrame


Avez-vous déjà dégusté un praliné de pistache et brocoli ?
Pourquoi ne pas mêler la chair tendre et délicate de la barbue à quelques dentelles de poire ?
Ou encore voulez-vous vous laisser tenter  par un granite d'ananas au charbon ?
La cuisine d'Akrame Benallal, chef étoilé , est un voyage minéral et sans frontière. Tantôt volcanique, tantôt sous-marine, elle suscite des évidences magnétiques.
Voici quelques plats qui ne vous laisseront pas indifférents :
Le Végétal: Brocoli/Praliné de pistache
Expression: Huitres/Œuf mimosa/Mayonnaise d'huitre
Carapace: le Homard se prépare...
Le Marin: Barbue/ Poire/ Topinambour
Terre: Pigeon/ Patate douce/ Vanille
Ananas au charbon en monochrome
Mignardises:
La terre brute dans toute sa splendeur des déserts cuivrés aux sommets les plus fous... Saisissez l'infini en goutant un brin d'éternel... 
menu entre 40 et 95 euros

samedi 16 novembre 2013

Connaissez-vous les Angel Cakes ?


Que peut-il se cacher dans cette petite boite ?



Spongieux, aériens et crémeux, ces petits nuages surnommés Angel cakes et venus tout droit du Japon portent bien leur nom ! Cachés dans des feuilles d’origami, ils se dévoilement impudiquement sous toutes leurs couleurs et leurs saveurs : yuzu, thé matcha, framboise, praline rose…



 On s’assoit sur des petites chaises toutes blanches, toutes innocentes et on se laisser bercer par les effluves d’orchidées en plongeant goulument sa cuillère dans le fameux Angel  Cake…  On manque d’atteindre le septième ciel, c’est mou, tendre comme un souvenir d’enfance ! Et puis, il y a ce bruit quand ça fond sous la langue, délicat comme l’évaporation d’une matière imaginaire, cotonneuse et vaporeuse…Mais où donc  peut-on trouver ces petites merveilles d’onctuosité, de légèreté et de douceur ? Comment vous ne savez donc pas ?

Et bien dans le ciel pardi ! Oui la pâtisserie japonaise CIEL à Paris. Oh ciel que c’est bon…

Prix unité: 5euros


samedi 31 août 2013

La table d’Aranda (Biarritz)



Biarritz pétille de gourmandises ! Il existe une petite rue loin des sentiers touristiques où se cache une maisonnette pittoresque : j'ai nommé  La Table D’Aranda ! ça sent un parfum délicat de cerise, ça fredonne un basque chantant pendant que des anglais extasiés  devant tant d'authenticité se pourlèchent goulûment. Mais ils ont bien raison de se pourlécher !   l'accueil y est chaleureux et la cuisine d’Olivier Foussar créative et singulière.  Dès le début, nous sommes marqués par la générosité des mises en bouches :
Quelques beignets sucrés qui marquent tout de suite l’originalité de cette adresse où le salé et le sucré n’ont pas de temporalité et s’entremêlent presque tout le long du repas pour sa plus grande réussite !

Petit pot d’œufs brouillés  à l’huile de truffe et crumble croustillants : léger et savoureux !
Le soir on peut déguster un menu à 30 euros ou choisir des plats à la carte. Nous avons choisis à la carte !

Voici deux entrées :
Les Billes de melon « boules de miel », fines feuilles de jambon Kintoa, granité au litchi ;  jeunes pousses de Rudy. Une réinterprétation de la célèbre association jambon cru/melon. Parfum ensoleillé,  finesse et exotisme du litchi givré....

La truite de Mr Goicoechea surnommée "la truite arc en ciel" , douceur d'avocat Hass au poivre de Kompot ; croquant aux olives noires séchées.... Cette truite se retrouve dans d’illustres tables comme au Palais de l’impératrice Eugénie !

Quoi vous avez encore faim ?  Très bien, que diriez vous de ce veau de petits producteurs locaux,  nem de légumes au wok al dente;  réduction de vieux porto. Un plat aux saveurs asiatiques avec des nems…qu’on aime ! 


Abracadabra je veux une lotte de St Jean De Luz à la plancha avec un clafoutis aux pêches rôties à la fleur de thym avec une pointe de coquillages !!! Ne me regardez pas avec ces yeux ronds, oui, oui c'est possible : le top des plats sucrés/salés. Une véritable audace du chef de marier la lotte à  la chair tendre et élastique (presque comme de la langoustine...), les coquillages iodés et le traditionnel clafoutis aux pêches ! Un mariage réussi, osé, plein de fantaisies.
Le chocolat bio 74% de St Saint-Domingue, quenelles moelleuses, coulis piquillos (c'est des petits poivrons dis donc !!!) le cacao à croquer. Fondant, mousseux, craquant...



Juste posées sur un sablé Breton à la fleur de sel,  les tomates bio de Verlus, smoothie minute ; le basilic vert sort glacé ! Si nous ne savions pas que c’était des tomates, nous pourrions presque croire à des mirabelles par leur goût sucré et confit. La glace au basilic est d’une douceur sauvage. un délice !


Pour finir on reste toujours dans ce verger savoureux avec un velouté pêche coquelicot, sorbet fraise. Cette cuisine généreuse, ludique et malicieuse  vous interpellera dès les intitulés poétiques de ces plats aux couleurs de la nature. Une équipe sympathique vous accueillera dans ce restaurant où il fait bon vivre ! Mériterait largement un bib gourmand !

mercredi 28 août 2013

Le Château de Brindos (Biarritz)


Ah Biarritz !

Le palais de l’impératrice Eugénie du haut de sa falaise, l’odeur et le son des vagues qui s’entrechoquent sur ses rochers et se déversent sur sa plage caramélisée, ses surfeurs, ses macarons, son piment d’Espelette… à quelques pas de cette effervescence océanique se cache un château mystérieux et romantique où règnent le silence et le chant des arbres centenaires.
On peut s’y promener ou s’y perdre en trempant délicatement ses pieds dans un lac suranné et contempler les heures qui s’écoulent au fil de l’eau…Mais pas seulement !

C’est aussi un plaisir pour les papilles… Le chef Christophe Grosjean et toute son équipe allient beauté et saveur. Pas question d'aller à l'autre bout du monde pour trouver des produits extraordinaires, c'est saisonnier, régional, tout frais, tout beau, tout gentil, tout innocent :
Que diriez- vous de quelques bonbons salés ? Sucette de concombre et fromage frais de brebis, cuillère de thon snacké et avocat. Sentiments aigre-doux et  jeu de textures...

Quelques tomates rouges et vertes confites au miel, nuage de yaourt et tuile craquante. C’est un jardin sucré-salé, un frisson aérien...
Dans le menu Brindos, vous pourrez choisir entre ces quelques plats:

Applaudissez, Mesdames, Monsieur le foie Gras mi-cuit entre en scène avec ses cerise bigarreaux, sa gelée au porto, son chocolat croustillant et sa brioche vanillée ! On divague entre douceur et exotisme épicé...

Homard Breton, pince croustillante, maïs, popcorn, jus de truffe d’été. 
Ce que j’aime dans la gastronomie c’est trouver de la noblesse à des produits qui n’en n’ont pas habituellement comme par exemple la sardine, l’anchois…. C’est trouver l’extraordinaire dans l’ordinaire ! Mais au château de Brindos, on ne lésine pas sur les produits -foie gras, homard, truffe…- et contrairement à d’autres restaurants ce n’est pas ennuyeux ! Le chef ne se contente pas de nous offrir un beau produit, il nous le fait redécouvrir à travers d’autres parfums sans le dénaturer.  C’est une ballade iodée, originale où le homard en deux façons croustille et fond sous la langue avec la finesse du maïs dans un concentré de truffes et d’épices, sans oublier la petite provocation du popcorn, franchement, très appréciable.

Les Chipiron ; courgette et fleur de courgette farcie, jus beurre et yuzu. Voici un mollusque qui a du peps ! Odeur de feu de bois,  vague sensuel et tendresse acide.
Vous avez toujours rêvé d'un couscous réinventé ? voici le pigeon, cromesquis de foie gras, artichaut confit. Le cromesquis de foie gras n’est pas coulant mais ressemble plus à une boulette de viande tandis que le pigeon cuit à l’os, servi rosé,  déglacé au vinaigre balsamique est un bonheur de finesse et de saveurs aigres-douces, légèrement piquantes inattendues. La semoule et ses légumes épicés confits nous transportent vers un ailleurs imaginaire.

Passons aux desserts ! Voici la nectarine pochée, qui se dévoile impudiquement sur sa tuile croustillante et meringue : un fruit entier, nu, parfait.  L'univers au cœur de son assiette. L'odeur irrésistible, sucrée et voluptueuse de feuilles vertes et de soleils...

                                  
Tu veux de la fraise des bois sous toute ces textures les plus loufoques ? Alors la voici en chips, en sorbet, en gelée, en sauce et brunoise...et son un gâteau savarin, gorgée et vanillé. 
Le chocolat et sa glace à la fève de tonka qui révèle des arômes chauds et puissants. On navigue rentre le tiède et le froid…
Nous n’avons pas eu le temps de profiter du soleil couchant au bord du lac, nous nous sommes laissé happer par cette cuisine personnelle, généreuse réinterprétant des classiques, mettant en valeur les beaux produits de la région et nous surprenant parfois. Nous repartons après quelques délices- tartelette chocolat framboise et macaron à la mûre, sans avoir vu le temps passer !

lundi 19 août 2013

Jodhpur Palace (Paris 12ème)

Jodhpur Palace un restaurant indien pas comme les autres...


Faute de pouvoir me prélasser dans un palais indien, je me suis laissé bercer par les effluves chaudes et épicées du restaurant  Jodhpur Palace. Il est surprenant de trouver ce restaurant dans l’allée Vivaldi, allée faussement futuriste où des habitations style année 80 côtoient des restaurants du monde entier –du Tex Mex à la Turquie en passant par la Chine- autant vous dire que la Venise baroque de Vivaldi est assez loin… Toutefois, dès l’arrivée dans Jodhpur Palace, nous sommes plongés dans l’essence même d’une Inde raffinée aux milles parfums.  Mais allons-nous réellement saisir la différence des mets par rapport au moult restaurants indien peuplant la capitale ?

J’ai choisi le menu à 29 euros aux choix multiples et mon ami (toujours aussi mystérieux…) a opté pour la carte, la différence de prix n’étant pas flagrante.

Tout d’abord, nous goûtons le pain Nan, cuit au tandoor qui est un piège car souvent trop sec ou brûlé, révèle ici un goût de feu de bois léger et moelleux. Il s’associe parfaitement aux trois sauces d’une fraîcheur évidente, l’une  doucement piquante, l’autre sucré-salé et  enfin la troisième à la menthe fraîche. Tout de suite, on sent que nous ne sommes pas dans un restaurant indien ordinaire.

 

En entrée, mon ami choisit le Bara kebab qui est un « jarret d'agneau longuement mariné dans différentes épices puis cuit au tandoor ». Point d’emphase dans la présentation, le produit à la jolie couleur dorée est mis en valeur. L’équilibre des épices et la qualité du produit et de sa cuisson font là encore la différence.

 

Je choisis le tikka de saumon mariné et cuit au tandoor. C’est très fin et d’un équilibre épicé tout aussi savoureux. Le chef Singh a une réelle maîtrise de la cuisson au four Tandoor !

 

En plat, mon ami goûte  l’agneau Bhojpuri  qui est un curry d'agneau, pommes de terre, poivrons, noix de cajou, une alliance inhabituelle accompagnée de riz aux petits pois.  La sauce légèrement piquante est un concentré de saveurs, haut en couleur,  le riz un voyage des sens à travers une texture délicate.


 

Je choisis l’agneau Korma qui est de l’agneau préparé aux amandes, noix de cajou, raisins secs, pistaches et crème fraîche. La sauce est un parfum de safran et de cumin, sucré-salé d’une douceur et d’une onctuosité à se pâmer… La cuisson très lente donne à l’agneau une cuisson différente de celle du curry Bhojpuri, plus fondante. Un grand classique de la cuisine indienne mais qui se distingue par l’équilibre, la qualité de la viande et des épices ainsi que l’individualité de chaque plat.


 

En dessert, nous prenons les boules de délices et une glace maison indienne aux pistaches et cardamone. Dommage qu’un large choix de desserts industriels soit aussi proposé… Moi qui ne suis pas une très grande fan de ces boules Jamun typiquement indienne, j’ai été très agréablement surprise. La différence se ressent à la fraîcheur de la pâte et au goût gourmand du sirop à la cardamone et à la rose. La pâte est  frite à la minute, tiède, très moelleuse et gorgée de sirop.

 

La glace est d’une texture très solide mais au goût lacté très rafraichissant et léger. Toujours avec une pointe épicée qui fait... toute la différence !

 

dimanche 11 août 2013

La pâtisserie Arnaud Larher


A quelques pas de  Montmartre, vous serez surpris de découvrir au cœur de ce quartier touristique une pâtisserie d’exception qui ne laisse pas les passants indifférents… La vitrine gourmande et colorée de la pâtisserie Arnaud Larher, du nom du chef-créateur nous appelle à entrer et bien sûr à goûter. Mes amis et moi avons choisis quatre créations.

Le Bahia : pâte sablée, crème mangue mandarine, dacquoise noix de coco, crème chantilly au caramel recouvert d’un glaçage caramel 
Son effet bijoux orné d’un glaçage d’une beauté étincelante est sublimé par une touche d’éclats dorés pailletés. Quant au goût, c’est un Brésil un peu breton avouons-le…  La texture -entre la guimauve, le moelleux et l’élastique- donne un effet bonbon.  Mais on sent peu la mandarine et la mangue…. On ressent surtout le caramel au goût brûlé, très agréable en fin de bouche et la pâte sablée à la cannelle, salée, gourmande mais pas très  "light"… Je n’ai pas été totalement convaincu par la texture, trop compacte à mon goût.
 

 

Voici la tatin à la vanille avec mélange de pêches, abricots, pâte de streusel à la cannelle:
Toujours aussi joli avec un coup de cœur pour ces glaçages « bonbon » d’une texture unique qui paraissent être la signature du chef. Même si on retrouve le côté compact, le beurre (de très bonne qualité), on sent beaucoup plus les fruits presque entiers, délicieux et généreux.
 

Voici la Pause pistache : compotée de fraise, fraise pochée, crème brulée et chantilly à la pistache de Sicile.
Envie d’un « revival sixties » ?   C’est un dessert  vintage, très ludique, comme une dinette pour enfant, joyeux, frais, mignon avec sa petite cuillère et sa grosse marguerite !  C’est très léger, la texture de la crème est comme un soufflé mousseux. Les fraises pochées sont entières mais la pistache -en mousse et en éclats- tente à dominer les fraises, dommage pour l’équilibre
 
 

Enfin le Praliné est une douceur poudrée où la noisette explose en bouche.  Ça croustille, ça craque, ça fond de plaisir… avec une pointe salé !

 
De belles créations, techniques, imaginatives, esthétiques qui gardent les fondamentaux de la pâtisserie traditionnelle mais qui mériteraient plus de légèreté et de fraîcheur à mon goût. Toutefois, ces pâtisseries individuelles restent dans les  meilleurs rapport qualité/ prix de Paris (à partir  de 4 euros en boutique et revendus 2 à 3 euros de plus aux Galeries Lafayette).

site web: http://www.arnaud-larher.com/flash/